Dimanche 9 novembre marque le 25ème anniversaire du démantèlement du célèbre mur de Berlin. C’est l’occasion de célébrer cette chute et d’exiger la destruction d’autres murs qui sont souvent passés sous silence. Parmi ceux-là, le mur en Palestine, au Mexique, à Ceuta et Melilla, et le mur construit par le Maroc il y a 30 ans, qui divise le Sahara Occidental en deux.

Ce mur mesure 2700 kilomètres de long. Il a été construit par l’armée marocaine avec le soutien international au début des années quatre-vingt. Il est bordé du champ de mines antipersonnel, antichar, le plus long du monde. Ce mur défensif marocain, « mur de la honte », comme l’appellent les Sahraouis, sillonne parmi plus de 7 millions de mines et empêche le déminage de l’ensemble de cette zone des plus minées du monde, contaminée aussi par des restes explosifs de guerre et des bombes à fragmentation selon les ONG de déminage que travaillent dans la région.

Ce mur a séparé des familles sahraouies qui vivent maintenant au Sahara Occidental occupé et en exil dans les camps de réfugiés, et a détruit leur mode de vie nomade. Chaque année, des deux côtés du mur, ses champs de mines provoquent un grand nombre de victimes, des morts ou des mutilations graves. En plus de conséquences humanitaires, juridiques, économiques, sociales, culturelles et environnementales, le mur représente une agression permanente sur les droits humains du peuple sahraoui et un obstacle majeur à l’exercice du droit internationalement légitimé à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Le Sahara Occidental est maintenant une prison dans laquelle les Sahraouis sont enfermés. À l’ouest, l’océan, et à l’est, le mur de l’occupation marocaine. Actuellement, une campagne internationale a pour but de mobiliser tout le soutien international possible pour obliger le Maroc à démilitariser le mur, à neutraliser et éliminer tout l’arsenal de destruction qu’il contient notamment les mines et les restes explosifs de guerre.

Faire tomber le mur de la honte est une étape nécessaire pour rétablir la paix et la justice au Sahara Occidental. C’est également une première étape pour montrer, une fois pour toutes, le respect des droits du peuple sahraoui et la fin de ses souffrances, avec l’avènement de la liberté et de l’indépendance du Sahara Occidental.

José Taboada Valdés
Président de la Coordination des associations espagnoles solidaires avec le Sahara Occidental (CEAS-Sahara)