• Le Sahara Occidental (ex-Sahara espagnol) est situé au nord ouest de l’Afrique et a une superficie de 266.000 kilomètres carrés. Il est bordé par le Maroc au nord, l’Algérie à l’est et la Mauritanie au sud. Le territoire est riche en phosphates et des ressources minérales. Il est également connu pour ses grandes réserves halieutiques le long des 1200 km de sa côte sur l’océan Atlantique.

• La colonisation du Sahara Occidental a commencé en 1884, lorsque le territoire a été déclaré protectorat espagnol après la Conférence de Berlin (1884-1885) qui a partagé l’Afrique entre les puissances européennes.

• Peu de temps après l’indépendance du Maroc, libéré de la France en mars 1956, la monarchie au pouvoir commence à diffuser l’idéologie expansionniste du dit « Grand Maroc », affirmant que l’ensemble Sahara espagnol, Mauritanie, une grande partie de l’Algérie Occidentale, des régions du Sénégal et du Mali appartenait historiquement au Maroc.

• En 1963, l’ONU inclut le Sahara Occidental sur la liste des territoires non-autonomes. Deux ans plus tard, elle appelle l’Espagne à décoloniser le territoire.

• Au début des années soixante-dix, le règne du roi Hassan II du Maroc fait face à une crise de légitimité intérieure croissante et est contesté par deux coup d’Etat en juillet 1971 et août 1972.

• Le 10 mai 1973, le Front populaire pour la libération de la Saguia el-Hamra et Rio de Oro (Front POLISARIO) est créé pour mener la bataille du peuple sahraoui vers son indépendance de la domination coloniale. Postérieurement il est reconnu comme le seul représentant légitime du peuple sahraoui.

• En août 1974, l’Espagne déclare qu’elle est prête à organiser un référendum sur l’autodétermination au Sahara Occidental au début de 1975.

• En réponse à la décision de l’Espagne, le Maroc annonce qu’il n’accepte pas le référendum proposé parce qu’il a des revendications territoriales sur le Sahara Occidental. Conjointement avec la Mauritanie, le Maroc en appelle à l’arbitrage de la Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye.

• Le 16 octobre 1975, la CIJ rend son avis consultatif sur le Sahara Occidental dans lequel elle conclut qu’il n’a jamais existé aucun lien de souveraineté territoriale entre le Sahara Occidental et le Royaume du Maroc ou la Mauritanie.

• Suite à la publication de l’avis consultatif de la CIJ, le roi Hassan II ordonne la «Marche verte » de 350.000 Marocains pour envahir le Sahara Occidental. En réponse, le Conseil de sécurité de l’ONU déplore l’invasion et appelle le Maroc à retirer tous les ressortissants du territoire sahraoui.

• Le 31 octobre 1975, le Maroc commence son invasion militaire du Sahara Occidental. Ensuite, les forces mauritaniennes envahissent la partie méridionale du territoire. L’invasion marque le début du conflit armé entre les forces d’invasion maroco-mauritanienne et les forces du Front POLISARIO.

• Le 14 novembre 1975 un accord secret est signé à Madrid entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie dans lequel l’Espagne cède l’administration du territoire au Maroc et à la Mauritanie. L’accord est illégal parce que son objectif est de priver un peuple de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.

• Le 27 février 1976, le peuple sahraoui proclame la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD). La République Sahraouie est l’une de ses fondatrices et membre à part entière de l’Union africaine. Elle est reconnue par plus de 80 pays.

• L’invasion et occupation du Sahara Occidental a expulsé une bonne partie de la population sahraouie hors du territoire. Il y a maintenant plus de 150.000 Sahraouis qui vivent dans des camps de réfugiés dans le sud-ouest de l’Algérie. Les Sahraouis restés sur le territoire occupé souffrent de la répression exercée par les autorités marocaines.

• Afin d’arrêter les attaques de l’armée sahraouie, le roi Hassan II du Maroc, avec l’aide de conseillers militaires étrangers, a ordonné la construction d’une énorme ligne de murs défensifs à travers le Sahara Occidental. Entre août 1980 et avril 1987, six murs de différentes longueurs ont été construits. Avec la construction du sixième mur, une longue ligne de fortifications d’environ 2720 km de long a été établie. Considéré comme le plus grand obstacle militaire opérationnel au monde, le mur est protégé par des bunkers, des fossés, des tranchées, des clôtures barbelées et plus de 7 millions de mines. Il est défendu par plus de 160.000 soldats marocains.

• Après 13 ans de conflit armé, en août 1988, le Maroc et le Front Polisario ont accepté un plan de règlement des Nations Unies, qui prévoit un référendum d’autodétermination libre et juste par lequel le peuple sahraoui doit choisir entre l’indépendance et l’intégration au Maroc. Le Conseil de sécurité de l’ONU a créé la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO), qui a été déployée dans le territoire pour superviser le cessez-le-feu entré en vigueur le 6 septembre 1991.

• En janvier 2000, la MINURSO publie une liste préliminaire d’électeurs pour le référendum. Conscient que tout référendum libre et démocratique conduirait inévitablement à l’indépendance du Sahara Occidental, le Maroc décide de revenir sur ses engagements de mettre en place le référendum d’autodétermination qu’elle avait officiellement accepté.

• Après de nombreuses tentatives pour sortir de l’impasse créée par l’attitude d’obstruction du Maroc, le 30 avril 2007, le Conseil de Sécurité de l’ONU appelle le Front Polisario et le Maroc à engager des négociations directes pour parvenir à une solution juste et durable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental.

• Entre juin 2007 et mars 2012, des délégations des deux parties participent à plusieurs rounds de négociations formelles et informelles sous l’égide de l’ONU. Les négociations ne donnent toujours pas de résultats tangibles parce que le Maroc continue son refus d’accepter le référendum d’autodétermination comme une solution pacifique et démocratique au conflit.

• Alors que les négociations sont paralysées, le Maroc continue de commettre des violations systématiques et généralisées des droits de l’Homme sur les civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara Occidental et exploite massivement et illégalement les ressources naturelles du territoire en complicité avec des entités étrangères.

• Le Maroc maintient actif son mur militaire de 2720 km de long qui divise le Sahara Occidental et son peuple. Les 7 millions de mines antipersonnel et mines antichar enterrés le long du mur continuent de faire de nombreuses victimes parmi les civils sahraouis des deux côtés du mur.